En tant que consultante en sommeil pour les bébés et les tout-petits, je reviens dans cet article sur les croyances largement véhiculées en France autour des tétées et de l’endormissement autonome. Bonne lecture.

Ce qui se passe au moment de l’endormissement peut impacter le reste de la nuit. Nous aussi adultes, lorsque nous nous endormons, nous apprécions certaines choses, répétons les mêmes petites gestes, parfois même sans s’en rendre compte (brossage de dents, lecture…) et toutes ces petites choses répétées dans le même ordre nous permettent de nous apaiser et donc d’accéder plus facilement au sommeil. Il y a des adultes plus sensibles que d’autres à ces repères et qui seront plus facilement « perturbés » par des changements.Pour d’autres, l’évolution des rituels et des habitudes n’impactera pas spécialement leur endormissement…Nous ne sommes pas égaux en tant qu’adultes et c’est la même chose pour les bébés et bambins.

Parfois, quand certains bébés s’endorment en tétant, ils vont rechercher à nouveau le sein après un cycle, car cela fait simplement partie de leurs habitudes pour s’apaiser. Cela n’est ni une bonne ni une mauvaise habitude. C’est simplement une habitude apaisante pour bébé. Inutile de blâmer la maman qui allaite et d’accuser l’allaitement d’être la cause des réveils nocturnes. Évidemment, notre société pousse à l’autonomisation précoce des enfants et l’allaitement non écourté n’est pas la norme en France. Mais il n’est pas anormal qu’un enfant se réveille pendant la nuit pour téter et se rendormir. Aussi, chaque enfant est différent. Ce qui est valable pour l’un, ne l’est pas pour un autre. Certains enfants s’endorment au sein et font leur nuit. D’autres s’endorment avec une présence parentale et ont intégré qu’ils partaient ensuite et c’est ok.

Le plus important est toujours d’aller vérifier l’absence de perturbateurs physiques d’endormissement, d’aller questionner le besoin de succion de l’enfant aussi, de prendre en compte la situation dans son ensemble pour comprendre ce qui génère les réveils nocturnes ou les ré-endormissements autonomes.

Il y a des parents qui aiment accompagner leur enfant au moment de l’endormissement et c’est ok. Le co-dodo est souvent profitable à tous et toutes dans ce cas car il évite de se lever. Mais si les appels de votre enfant la nuit vous contrarient et que vous aimeriez proposer à votre enfant de s’apaiser autrement, c’est possible, tout en respectant la physiologie du sommeil et ses besoins. Être parent, c’est évidemment aussi savoir s’écouter, être à l’écoute de son propre réservoir d’énergie et pouvoir faire évoluer des pratiques et des habitudes qui convenaient autrefois et moins maintenant.